En France, passer du baccalauréat aux études médicales, c’est désormais naviguer à travers un paysage d’options multiples, loin de l’ancien concours unique. Depuis 2020, les universités ont ouvert plusieurs portes d’entrée, chacune avec ses propres règles du jeu.Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le choix d’un parcours détermine largement l’accès aux filières de santé. Certains foncent vers le PASS, d’autres préfèrent la LAS, avec des taux de réussite et des modalités d’admission qui varient du tout au tout. Dès la première année, l’orientation pèse lourd sur le reste du parcours et sur les chances de bifurquer en cours de route.
Comprendre les nouvelles voies d’accès aux études de médecine en France
Depuis 2020, les études de santé en France ne ressemblent plus à ce qu’elles étaient. La PACES, longtemps incontournable, a cédé la place à deux parcours principaux : le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) et la LAS (Licence Accès Santé). Fini le concours unique, fini le numérus clausus : chaque université a désormais toute latitude pour organiser l’entrée vers les filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) selon ses propres critères.
Le PASS repose sur une année centrée sur la santé, avec une mineure hors santé. Cette configuration, pensée pour ne pas enfermer les étudiants, garde ouverte la possibilité de rejoindre la mineure si la santé ne fonctionne pas, pour traverser l’année sans casse. Les 60 crédits ECTS doivent être engrangés pour rester dans la course. À l’inverse, la LAS s’appuie sur une licence existante (lettres, biologie, droit, etc.), à laquelle on ajoute une option santé. La candidature à MMOPK se joue sur dossier après une ou plusieurs années, parfois jusqu’à la validation complète des 180 ECTS.
Pour clarifier les spécificités de chaque formule :
- Le PASS permet un accès immédiat aux études MMOPK si la sélection est passée, à la fois sur notes et sur épreuves complémentaires.
- La LAS conduit vers les mêmes études, mais avec un dossier examiné parfois seulement en fin de licence, et une sélection qui s’opère différemment.
Chaque université module ses capacités selon la réalité du territoire et en lien avec les besoins des agences régionales de santé. Cela favorise la diversité dans les facs de médecine, tout en imposant une orientation à la carte dès la première année.
PASS et LAS : quelles différences pour votre avenir en santé ?
Avec ces deux voies, la réforme redistribue les cartes. Le PASS cible d’emblée la santé : son rythme est dense, avec une dominante santé et une ouverture sur une autre discipline. On avance vite, sur une année, avec à la clé une sélection pour rejoindre la deuxième année de médecine, maïeutique ou odontologie. Ce schéma rapide séduit les étudiants décidés à s’engager sans détour, à condition de remplir les critères et de valider tous les crédits requis.
La LAS propose un tempo plus équilibré. On suit une licence classique (sciences, droit, lettres…), tout en suivant une option santé en parallèle. L’accès à MMOPK n’est pas immédiat : certains candidats attendent la validation complète de leur licence, et la sélection passe par l’examen du dossier et, parfois, des épreuves spécifiques. Ceux qui veulent tester un projet ou qui hésitent entre plusieurs domaines y trouvent leur compte.
Cela donne des repères clairs pour distinguer les parcours :
- PASS : immersion santé dès la première année, progression rapide, réorientation sécurisée grâce à la mineure.
- LAS : cheminement sur la durée, accès progressif, continuité garantie dans la licence si la santé ne débouche pas sur MMOPK.
Les universités adaptent chaque année le nombre de places disponibles, afin d’ajuster leur offre en adéquation avec la réalité locale et les besoins des professionnels en santé. Ces règles du jeu nouvelles éclipsent la rigidité d’autrefois, en offrant aux étudiants une part de choix et une vraie réflexion sur leur orientation.
Quel parcours choisir selon son profil et ses ambitions ?
La décision de se lancer dans l’un ou l’autre de ces cursus relève d’abord de l’état d’esprit. Envie d’entrer tout de suite dans le vif du sujet, d’avancer tambour battant ? Le PASS répond parfaitement à cette attente : année dense, sélectionner les soixante crédits, affronter les épreuves, convaincre un jury, et l’accès à MMOPK est possible dès la deuxième année. Ce parcours s’adresse à celles et ceux décidés à s’investir sans filet, mais il nécessite agilité et capacité à tenir la pression.
Pour ceux qui préfèrent avancer progressivement, la LAS ouvre la voie à une expérience étudiante plus large. On approfondit une discipline, on découvre un autre univers avant de postuler en santé. MAS, lettres, droit… si la branche MMOPK se ferme, la licence se poursuit sereinement, sans rupture de parcours.
Dans l’un et l’autre cas, le dossier pèse lourd : notes, motivation, expérience antérieure, chaque détail est passé au crible par un jury attentif. De plus, un autre public peut tirer son épingle du jeu : les diplômés paramédicaux disposant d’au moins trois années d’études bénéficient parfois de passerelles adaptées. Le nombre de places ouvertes change selon l’université, qui fixe chaque année ses seuils en dialogue avec les agences de santé, un critère potentiellement décisif dans la stratégie d’inscription.
Ressources utiles et conseils pour bien préparer son orientation
Pour passer par le PASS ou la LAS, la première étape rime souvent avec Parcoursup. Ce portail concentre les candidatures, dévoile toutes les facs proposant ces cursus et donne accès aux informations indispensables pour s’orienter. Les étudiants étrangers, eux, suivent souvent une procédure dédiée, notamment s’ils disposent d’un diplôme de santé européen, et certaines admissions peuvent se faire sur dossier, selon des règles reflétant leur parcours antérieur.
S’armer pour réussir ne se limite pas aux démarches administratives. La plupart des universités mettent en place un tutorat animé par des étudiants plus avancés. Ces accompagnements sont précieux : ils permettent d’acquérir une méthodologie, de s’entraîner, de gérer la pression et de mieux comprendre ce qui attend les nouveaux inscrits. Lors d’une année particulièrement dense, ce suivi peut faire toute la différence.
La préparation ne s’improvise pas. Les actions suivantes s’avèrent particulièrement judicieuses :
- Échanger avec le service d’orientation de l’université pour affiner son projet ou anticiper une éventuelle réorientation.
- Se rapprocher des associations étudiantes : elles peuvent livrer un retour d’expérience concret sur chaque parcours.
- Discuter avec des étudiants actuellement en PASS ou LAS afin de recueillir des témoignages sur les réalités quotidiennes de chaque module.
Autre point à surveiller de près : les capacités d’accueil affichées chaque année pour MMOPK, publiées par les agences régionales de santé. Dans certaines académies, la compétition peut être forte et ce chiffre devient alors stratégique pour décoder les scores demandés à l’entrée.
À l’heure de choisir, le parcours médical n’est plus un couloir unique avec ses murs infranchissables. Chacun trace sa voie entre audace et réflexion, en misant sur un projet solide et sur la lucidité du choix initial. Les études de santé invitent à conjuguer ambition, persévérance et sens du timing, une question de direction bien plus qu’un simple chemin tout tracé.


