Accompagnement personnalisé : comment se déroule-t-il ?

15 % : c’est la part d’élèves en France concernés par des troubles durables des apprentissages, selon les dernières données du ministère. Pourtant, tous ne franchissent pas la porte de la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Depuis la circulaire du 22 janvier 2015, un dispositif intermédiaire s’est imposé : le plan d’accompagnement personnalisé, que familles et équipes éducatives peuvent demander sans attendre la reconnaissance officielle d’un handicap. D’une académie à l’autre, les pratiques varient : ici, il faut l’avis du médecin scolaire ; là, le conseil d’un enseignant référent suffit.

Le Plan d’Accompagnement Personnalisé ne nécessite aucune notification de la MDPH, ni reconnaissance administrative. Sa gestion repose entièrement sur l’établissement scolaire, qui travaille main dans la main avec l’équipe pédagogique et la famille pour bâtir une réponse sur-mesure.

Le plan d’accompagnement personnalisé : une réponse au plus près des besoins scolaires

Le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) cible les élèves dont les troubles des apprentissages persistent et freinent la progression en classe. Conçu par la circulaire du 22 janvier 2015, ce dispositif privilégie des aménagements pédagogiques concrets, sans passer par la case « handicap ». L’objectif ? Permettre à chaque élève de poursuivre son cycle scolaire dans des conditions adaptées à ses difficultés.

Tout commence par le constat de difficultés durables en classe. Enseignants, famille, professionnels de santé se réunissent, souvent lors d’une équipe éducative, pour partager constats et bilans. Le médecin scolaire intervient, évalue la nécessité d’un plan d’accompagnement personnalisé, puis donne son aval si le dispositif semble pertinent. Le document officiel, intégré au Livret de Parcours Inclusif, détaille ensuite les adaptations pédagogiques retenues :

    Voici quelques exemples fréquemment adoptés :

  • allongement du temps imparti pour certaines évaluations,
  • soutien renforcé à l’écrit ou à l’oral,
  • recours à des outils numériques adaptés,
  • aménagements spécifiques lors des examens.

Chaque PAP est pensé sur-mesure. L’équipe pédagogique, en lien avec la famille, suit régulièrement la mise en œuvre et l’évolution de ces aménagements. Au fil de l’année, le PAP peut évoluer : rien n’est figé, et la souplesse du dispositif permet de réajuster les réponses éducatives, sans complexifier le parcours administratif.

À qui s’adresse le PAP ? Dans quelles situations le solliciter ?

Le plan d’accompagnement personnalisé concerne les élèves présentant des troubles des apprentissages, dyslexie, dyspraxie, dyscalculie notamment, sans besoin d’une reconnaissance officielle de handicap. Ces difficultés peuvent se manifester dès la primaire, parfois plus tard au collège. Souvent, c’est l’œil attentif d’un enseignant ou la vigilance d’un parent ou représentant légal qui enclenche la démarche.

La proposition de PAP part fréquemment du conseil des maîtres ou du conseil de classe, après examen de bilans réalisés par des professionnels comme des orthophonistes, psychologues ou autres praticiens paramédicaux. Ensuite, le médecin scolaire ou un médecin de l’éducation nationale examine la situation et valide ou non la mise en place d’un accompagnement personnalisé.

    Voici des situations typiques où le PAP peut être envisagé :

  • Un élève dont les difficultés d’apprentissage du langage écrit persistent et ont été repérées collectivement par l’équipe éducative.
  • Un enfant pour lequel la famille formule une demande d’aménagement après un diagnostic établi en dehors de l’école.
  • Un adolescent suivi par une structure spécialisée, sur recommandation du médecin scolaire.

L’objectif du PAP : proposer des aménagements et adaptations pédagogiques ciblés pour contourner les obstacles rencontrés en classe et lors des contrôles. Les familles peuvent solliciter ce dispositif auprès de l’équipe éducative, en s’appuyant sur les avis de professionnels ou d’associations de parents. La coopération étroite entre enseignants, soignants et parents reste déterminante pour bâtir un parcours scolaire cohérent et vraiment bénéfique.

Mettre en place un PAP : étapes et organisation à connaître

La mise en place d’un plan d’accompagnement personnalisé (PAP) s’appuie sur une coordination rigoureuse entre l’équipe éducative, la famille et les professionnels de santé. Dès l’apparition de troubles des apprentissages, le professeur principal ou l’enseignant référent signale la situation au directeur d’école ou au chef d’établissement. Première étape : organiser une réunion de l’équipe éducative où se retrouvent parents, enseignants et parfois des intervenants extérieurs ayant contribué aux bilans.

Ce temps d’échange permet d’exposer les difficultés, d’étudier les bilans psychologiques ou paramédicaux et d’identifier les aménagements pédagogiques pertinents. Si le PAP semble la solution la plus appropriée, le médecin scolaire formalise son avis. L’équipe éducative rédige alors un plan détaillé, adapté au profil de l’élève. Le PAP, document officiel intégré au Livret de Parcours Inclusif, précise les adaptations pédagogiques à engager.

    Trois étapes structurent la démarche :

  • Validation du PAP par la famille et le chef d’établissement (signature conjointe)
  • Mise en œuvre effective des mesures en classe sous la responsabilité du professeur principal
  • Transmission du PAP à tous les enseignants concernés pour garantir une application cohérente

Le PAP fait l’objet d’un réexamen chaque année, lors d’une nouvelle réunion d’équipe éducative. Ce rendez-vous permet d’évaluer la pertinence des adaptations et d’ajuster le plan si besoin. À chaque changement de cycle scolaire, le PAP suit l’élève pour assurer la continuité des aménagements. Les familles peuvent demander à tout moment une révision du document, surtout à l’approche des examens, afin d’obtenir les ajustements nécessaires.

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Comment rédiger un PAP efficace : conseils et exemples concrets

Rédiger un plan d’accompagnement personnalisé demande précision et collaboration. Il s’agit d’adapter chaque mesure au parcours réel de l’élève. La clarté du document fait la différence : chaque aménagement pédagogique doit être décrit précisément, sans rester dans le vague. Le contenu du PAP doit refléter les difficultés repérées lors des bilans ou dans le quotidien de la classe.

    Voici quelques pistes concrètes pour structurer un PAP efficace :

  • Aménagements fréquents : temps majoré pour les évaluations, consignes reformulées à l’oral, outils numériques, accès facilité à des supports adaptés.
  • La concertation entre parents et équipe éducative reste la clé pour personnaliser le plan au fil du temps, en référence à la circulaire 2015-016.

L’intégration du PAP dans le Livret de Parcours Inclusif offre une vision globale et permet un suivi cohérent, année après année. Prévoyez une partie spécifique dédiée à la réévaluation des objectifs pédagogiques : le PAP gagne à être ajusté régulièrement. Les échanges avec le médecin scolaire et les professionnels de santé viennent valider la pertinence des mesures, particulièrement avant les examens.

Pensez à adapter les mesures aux spécificités de chaque discipline. En mathématiques, une présentation aérée des énoncés peut tout changer ; en langues vivantes, des supports audio font la différence. Le projet personnalisé s’affine au gré des retours de l’élève et de sa famille, qui jouent un rôle moteur dans l’identification des priorités.

Parce que chaque élève avance à son rythme, le PAP n’est jamais une recette toute faite. C’est un document vivant, qui évolue, s’ajuste et se réinvente au fil du parcours. Finalement, c’est cette capacité d’adaptation qui offre aux élèves la possibilité de franchir, un à un, les obstacles qui se dressent sur leur route scolaire.